Les Vaudois tirent leur nom d’un Pierre Valdès, ou de Vaulx, marchand lyonnais qui, à la lecture de l’Évangile et de fragments des Pères de l’Église, décida vers 1270 d’obéir aux préceptes des Évangiles synoptiques en vivant dans la pauvreté et en prêchant. Le Père Dondaine a retrouvé le manifeste, le "propos de vie" de Valdès, qui atteste la parfaite orthodoxie du mouvement, plus ou moins approuvé par le Pape en 1179, mais condamné en 1184. 

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C'est qu'en effet le mouvement de pauvreté et de prédication rencontrait une tendance qui est déjà attestée en Bulgarie en même temps que les premiers bogomiles, qui forme presque une église clandestine en Allemagne au milieu du XIIème siècle, et est largement répandue dans le sillon rhodanien et en Lombardie. Cette tendance prêchait la non-violence, interdisait le serment, la prière pour les morts, le culte des saints, la vénération de la croix et le purgatoire. Elle allait parfois jusqu’à renouveler le baptême aux adultes.
Réprimé, le Valdéisme s’est grossi de ces éléments pour devenir une véritable église concurrente, avec ses prêtres et sa hiérarchie, et, pour les fidèles, le prêche, la prière et la confession. Pour les fidèles comme pour les Frères, les préceptes évangéliques devaient être respectés : non violence et interdiction du serment.

Cette église a eu une audience profonde en Provence, Dauphiné, Bourgogne, Suisse, Alsace, et en pays germaniques en Styrie et au Brandebourg jusqu’au XVème siècle où elle a entretenu des liens avec les partisans de Wicleff et les Hussites de Bohème. En Italie, elle a été cantonnée par la répression à deux vallées alpines de la rive gauche du Pô, contiguës aux vallées dauphinoises de l’Embrunais, et elle a subsisté jusqu’à la Réforme, qu’elle a adoptée en 1532.
La documentation sur le valdéisme est très abondante, nourrie par la controverse entre catholiques et protestants. Outre la découverte par A. Dondaine du manifeste de Valdès et de la littérature de controverse des Vaudois contre les cathares en Languedoc, des documents d’inquisition connus, mais jusque-là inédits sont venus étoffer la connaissance des communautés de Provence, du Dauphiné, de Suisse, d’Alsace et des pays germaniques.

Il subsiste d’ailleurs une identité "vaudoise". Bien que calvinistes, les habitants des vallées italiennes, longtemps les seuls protestants d’Italie, ont une capitale spirituelle à Torre Pellice, près de Pignero, avec une très riche bibliothèque et un bulletin annuel. De ce milieu est issu l’ouvrage, fondamental pour l’histoire, de Jean Gonnet et Amédée Molnar Les Vaudois du Moyen-âge (1974). Il existe d’autre part une importante émigration vaudoise aux États-Unis et surtout en Amérique du Sud.


 
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