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Les cathares, qui ne se sont jamais donné ce nom, sont apparus en Bulgarie, où on les appela bogomiles, dans la seconde moitié du X ème siècle, puis chez des moines de Constantinople et en Asie mineure au début du Xl ème siècle. Des mouvements comparables sont apparus en Occident peu après lan Mii, que lon qualifia de "manichéens". Le catharisme indubitable a connu un large développement en Allemagne, en Flandre, et Champagne, en Bourgogne, et surtout dans le Midi et lItalie aux XlI ème et XIII ème siècles. Réprimé au XlII ème siècle par la Croisade contre les Albigeois et linquisition, il sest maintenu au XlV ème siècle en Italie, et a subsisté en Bosnie, dont cétait la religion officielle, jusquà la conquête turque à la fin du XV ème siècle. |
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Des moines grecs, ils avaient la
barbe et les cheveux longs, la robe noire, et la règle jours de jeûne,
trois carêmes annuels, prières répétées, travail manuel. Ils
avaient seuls la qualité de chrétiens, parce quils étaient
baptisés par limposition des mains et de lÉvangile sur la tête. De nos jours encore, on attache un intérêt excessif au point de savoir si tels ou tels cathares reconnaissaient un ou deux dieux, étaient "monarchiens" ou "dyarchiens", "absolus" ou "mitigés", etc.... En fait, mis à part le fait que le Dieu de lAncien Testament nen était pas un ou nétait pas le bon, la théologie cathare nétait quun travail en recherche scripturaire. Seule comptait la validité du sacrement unique, du "consolement", qui exigeait une succession de détenteurs impeccables depuis les apôtres. Les schismes ne portaient que sur des questions de personnes. Mais la faveur que connaît le catharisme parmi les historiens et aussi le grand public vient de ce quil peut être "raconté" dans son destin tragique à travers les récits de la croisade contre les Albigeois et les interrogatoires de linquisition. Ceux-ci permettent davoir, pour un siècle allant de 1235 à 1335, une connaissance incomparable des modes de vie, de la mentalité, des relations sociales et de la patronymie du Languedoc. La documentation était déjà abondante à lépoque de Bossuet. Mais elle sest considérablement enrichie depuis les années 1930, par la découverte et la publication de textes originaux, notamment par le Dominicain français Antoine Dondaine, de documents inquisitoriaux et de létude plus précise des sources connues et publiées depuis longtemps. Le rituel cathare est attesté en occitan et en latin, ainsi quen vieux slavon pour un fragment. La dogmatique des "origénistes" lest par un "Livre des deux principes" italien de la première moitié du XlIl ème siècle, et par un fragment latin de la fin du XlI ème de provenance occitane. |
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